ST-JACQUES DE LA LANDE
MAIRIE DE SAINT-JACQUES
Etude : 2010
Réalisation : 2010
Surface :
Coût :
Maître d'ouvrage : VILLE DE SAINT-JACQUES DE LA LANDE
Architectes : EMMANUELLE BEAUDOUIN, LAURENT BEAUDOUIN, AURÉLIE HUSSON
Architectes assistants : RENÉ MAURY, JONATHAN COPPA, NOÉMIE GAINEAU, CHRISTOPHE THIERY, ALEXANDRE ZANON

Le projet de concours de l’atelier BeaudouinHusson pour la Mairie de Saint-Jacques de la Lande devait résoudre un paradoxe : être à la fois compact, pour préserver un large espace public et néanmoins s’ouvrir, pour rendre visible le lien entre les différentes parties de la ville. Dans le projet de l’atelier BeaudouinHusson, ce paradoxe est pris au pied de la lettre pour donner une transparence inattendue au cœur du bâtiment de la Mairie. La vue vers la haie bocagère est un cadre sur un paysage magnifié, les arbres apparaissent dans la lumière du sud et se découvrent dans le pivotement de la salle du conseil comme si le regard les découvrait sous un nouveau jour. Le rôle de cette articulation est d’installer la lumière naturelle au cœur de la Mairie comme si elle provenait de l’intérieur. Le paradoxe voulu est que plus l’on s’approche du centre du bâtiment, plus il est lumineux. Dans le projet de l’atelier BeaudouinHusson, l’entrée de la Mairie de Saint-Jacques de la Lande est placée dans le croisement de la lumière sud et de la transparence est-ouest. L’entrée de la Mairie n’est pas monumentale, elle est émouvante.

Le bâtiment peut ainsi résoudre son problème d’échelle, sa petite taille par rapport à ses voisins est atténuée par le trouble de la mesure. Le projet s’inspire en cela de l’architecte Louis Kahn : « un bon bâtiment doit, à mon avis, commencer par le non-mesurable, passer par des moyens mesurables au moment du projet et, à la fin être non mesurable ». Il empreinte également à Louis Kahn le rapport géométrique de deux volumes carrés reliés par l’angle. Cette articulation se fait par une liaison fragile qui donne à l’ensemble un surcroit de légèreté.

Le jeu de la teinte du béton de site calcaire et des reflets qu’elle provoque, fait partie de cet objectif où la masse est remise en cause par la couleur. Le choix d’un calcaire jaune de ton chaud et lumineux est cohérent par rapport à l’idée que la lumière construit l’espace, que la lumière porte les volumes. La clarté intérieure est notre objectif, nous cherchons à atteindre l’idée que la lumière du dedans est plus solaire que le jour extérieur. Encore une phrase de Louis Kahn : « De mon temps on enseignait que la lumière était jaune et que l’ombre était bleue… je croix que le jour viendra du jaune éclatant et du bleu magnifique et alors la révolution apportera un nouveau sens de l’émerveillement. Nos nouvelles institutions ne peuvent venir que de l’émerveillement … et certainement pas de l’analyse »

Avant d’être un travail formel, l’architecture se doit d’être fonctionnelle et économe. Une Mairie doit transmettre le sens de la dignité.